Endométriose : infos et traitements

Cela paraît difficilement croyable … Sept ans en moyenne, voilà le délai entre les premiers symptômes de Endométriose et l’obtention du diagnostic. De fait, c’est une maladie dont on entend peu parler, on ne sait pas vraiment de quoi il s’agit. De plus, ses symptômes, non spécifiques, sont trop souvent considérés comme « normaux », banalisés. Ou encore, du fait de leur caractère intime, ils sont passés sous silence. Si bien qu’avant de se résoudre à en parler, ils sont longtemps supportés.

La muqueuse de l’utérus « migre »

Si on parle Endométriose, c’est parce que « tout part » de l’endomètre, une muqueuse qui recouvre l’intérieur de votre utérus. Tous les mois, cette muqueuse s’épaissit pour préparer l’éventuelle nidation d’un ovule fécondé. S’il n’y a pas fécondation, elle est évacuée en partie, entraînant l’apparition de vos règles.

Néanmoins, à cette occasion, certaines cellules de la muqueuse ne suivent pas forcément le cheminement habituel des règles : elles peuvent remonter vers le haut, par vos trompes en dehors de la cavité utérine. Nous sommes toutes porteuses de ces cellules à un moment ou un autre dans la cavité abdominale. Mais en principe, elles sont éliminées naturellement par l’organisme. C’est donc sans conséquence.

Le problème … Parfois, les cellules utérines en question ne sont pas éliminées et vont se fixer sur les organes avoisinants : ovaires, trompes, vessie, uretère, appareil digestif parfois … Les zones touchées sont différentes selon chaque femme. Les cellules ne peuvent plus être évacuées par l’organisme et prolifèrent sous l’effet des stimulations hormonales lors des cycles suivants: c’est Endométriose. Elles forment des lésions, comme des kystes ou du tissu cicatriciel. Les causes de cette maladie demeurent mystérieuses.

Les symptômes qui doivent vous alerter

En général, la maladie se manifeste au départ par de fortes douleurs, des crampes intenses dans l’abdomen au moment de vos règles. En effet, les lésions disséminées sur les organes restent sous la dépendance des hormones oestrogènes. Où qu’elles soient situées, au moment des règles, elles se mettent à saigner, d’où les souffrances. Avoir mal lors des règles est si courant que vous devez pensez que c’est naturel ou que vous êtes plus sensible que d’autres à la douleur. Parfois aussi, ces troubles sont banalisés par les médecins.

C’est la première cause de retard de diagnostic de Endométriose. Il faut toujours insister sur l’importance de vos souffrances auprès de votre médecin généraliste ou de votre gynécologue. De plus, en cas Endométriose, il est fréquent que les règles soient abondantes et longues. Vous pouvez ressentir des douleurs du bas ventre n’importe quand, de façon chronique, voire quasi permanente. Parfois, vous avez mal en allant à la selle et/ou avez des difficultés à lors des rapports sexuels. Mais bien des femmes n’évoquent pas facilement ces souffrances.

Enfin, Endométriose, parce qu’elle se propage sur les trompes et les ovaires, est l’une des premières causes de stérilité : trois à quatre femmes sur dix atteintes sont concernées. La présence des lésions peut être suspectée par l’interrogatoire, l’examen clinique, et détectée par une échographie vaginale. Une IRM peut préciser leur localisation. Mais le seul moyen fiable de diagnostiquer Endométriose est la cœlioscopie : à partir de petites incisions, on visualise la cavité abdominale et prélève des lésions pour analyse.

Un traitement médical ou chirurgical

Si la maladie évolue différemment d’une femme à l’autre, le grand risque est qu’elle se propage peu à peu. Si votre prise en charge est précoce, le traitement en sera facilité. Outre la prise de médicaments antalgiques et anti-inflammatoires, l’une des premières solutions est de prendre une pilule contraceptive en continu ou de poser un stérilet hormonal: ces contraceptions bloquent le cycle menstruel, empêchent les règles et le saignement des lésions d ‘Endométriose.

Cela peut permettre de ne plus ou moins souffrir et de diminuer la taille de vos lésions. Si cela ne suffit pas, un traitement hormonal provoque comme une ménopause artificielle. S’il est poursuivi plus de six mois, une prescription d’œstrogènes (patch ou gel) doit être associée pour prévenir les effets secondaires. Désormais, une chirurgie au laser ou utilisant la chaleur permet d’éliminer des lésions, notamment au niveau des ovaires, tout en préservant la fertilité.